La Comunità Europea ha deciso di lasciare libera scelta agli stati
membri nel riconoscimento della recente dichiarazione di indipendenza
del Kosovo. I commenti del quotidiano francese Le Monde.
"Lors que le Kosovo est en quête de reconnaissance internationale,
chaque pays de l'Union européenne "décidera, selon ses pratiques
nationales et les règles juridiques", de reconnaître ou non
l'indépendance du nouvel Etat. C'est ce qu'ont convenu les ministres
européens des affaires étrangères, réunis lundi 18 février à Bruxelles.
Pour parvenir à cette déclaration, les ministres ont travaillé sur la
base de deux propositions, l'une élaborée par la Slovénie, qui préside
l'Union européenne et favorable à l'indépendance, l'autre par
l'Espagne, l'un des six pays qui y sont opposés.
La déclaration commune de l'Union doit ouvrir la voie à l'annonce par
plusieurs pays, dont les quatre "grands" que sont la France,
l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie, de leur intention de
reconnaître ce nouvel Etat issu de l'ex-Yougoslavie. A l'issue de la
réunion, le ministre des affaires étrangères français, Bernard
Kouchner, a affirmé que la France "a l'intention de reconnaître le
Kosovo". "Le président [Nicolas Sarkozy] a écrit en ce sens au
président kosovar. La lettre va partir dès ce soir", a-t-il ajouté.
Selon le ministre des affaires étrangères suédois, Carl Bildt, une
"large majorité d'Etats membres" de l'Union européenne vont reconnaître
"sous une forme ou sous une autre" l'indépendance du Kosovo "d'ici un
mois, soit en février ou mars".
LES KOSOVARS SONT "MAINTENANT INDÉPENDANTS"
Malgré tout, le texte consensuel de l'UE permet aussi aux six pays
notoirement hostiles à cette indépendance, notamment Chypre, l'Espagne,
la Grèce, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie, de ne pas
l'entériner. Lundi, le président roumain a par exemple réitéré son
hostilité, qualifiant cette indépendance d'acte "illégal".
A l'échelle internationale, George Bush a pris acte, dans un entretien
accordé à la chaîne NBC, du fait que les Kosovars sont "maintenant
indépendants". Le président américain a également précisé que
Washington va suivre les recommandations du plan de l'émissaire de
l'ONU, Martti Ahtisaari, qui préconise une indépendance étroitement
surveillée par la communauté internationale. M. Bush a toutefois
indiqué que les Etats-Unis attendraient de voir ce qui allait se passer
lundi au Conseil de sécurité de l'ONU, avec à l'ordre du jour la
situation kosovare. "
Le Monde (FR)